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du 1 au 5 juillet 2012 (semaine 26)
 

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5 juillet 2012 - Mali
LA DESTRUCTION DES LIEUX SAINTS MUSULMANS


Pendant le week-end de 30 juin et 1 juillet, les salafistes du groupe armé Ansar Eddine ont démoli sept des seize mausolées de saints musulmans de Tombouctou, considérant ces cultes comme contraires à l'islam

Le groupe armé Ansar Eddine ou les Défenseurs de l’islam qui contrôle Tombouctou depuis trois mois se réfère à la ligne la plus dure de l’islam : celle du hanbalisme, la plus stricte de ses quatre écoles juridiques, qui ne reconnaît que le Coran et la tradition (la Sunna ) comme source de la loi (charia).

Pour eux, le culte des saints porte atteinte à la pureté du culte de Dieu. Ils ont d’ailleurs appliqué cette doctrine de manière systématique dans toute la péninsule arabique, détruisant tout ce qui relevait de la religiosité populaire. Certains étaient même partisans de détruire le tombeau du prophète Mohammed à Médine. L'Église byzantine a connu sa période d'iconoclastes. L'Église en Occident de même avec la pensée de Calvin.

Ces mausolées de saints sont le fruit de la religiosité populaire, du besoin des fidèles musulmans “de sentir, de toucher”. Des zaouïa , petits édifices religieux, sont construits sur les tombes de ces saints. C'est un islam parfois lié au soufisme « mais qui le déborde ». On le retrouve jusqu'en Asie centrale avec le culte dédié à Ismaïl-al-Boukhari, l'un des ancêtres du sunnisme.

L’Arabie saoudite est devenue la caisse de résonance de cette branche dure qui a donné naissance à la fois aux Frères musulmans, aux salafistes. La manne pétrolière aidant, cet islam rigoriste se diffuse partout dans le monde et notamment dans plusieurs pays d’Afrique noire.

À ces motivations religieuses s’ajoutent sans doute d’autres raisons politiques et diplomatiques. En effet, le groupe Ansar Eddine avait indiqué agir en représailles à la décision de l’Unesco, le 28 juin, d’inscrire Tombouctou sur la liste du patrimoine mondial en péril. (source : AP)


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